Du débat public sur CiGéo à la future loi de transition énergétique : c'est toujours non à l'enfouissement.
Le comité Haute-Marne du Parti de Gauche prend acte des conclusions du débat public sur CiGéo (Centre industriel d'enfouissement Géologique des déchets radioactifs, en projet à Bure) rendues ce 12 février par la CNDP (Commission Nationale du Débat Public).
D’une certaine manière, toutes les formes de remise en cause de CiGéo, dans et hors ce débat public, auront été utiles puisque ses conclusions légitiment les critiques formulées depuis longtemps envers l'Andra (Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs). D'abord son calendrier trop rapide dans le passage du stade de laboratoire de recherche sur la faisabilité de l'enfouissement à celui de l'enfouissement effectif par exploitation industrielle, laissant le projet à un niveau inquiétant d'insuffisance de maitrise des risques. Ensuite son fonctionnement antidémocratique, partagé avec la majorité des parlementaires et des élus locaux « endormis » par l’argent du GIP, quand les habitants proches du site, premiers concernés par CiGéo, et leurs associations représentatives ne sont pas écoutés.
Si l’Andra suit les conclusions du débat public et repousse la phase industrielle de CiGéo, ce répit sera bon à prendre. Mais le combat doit se poursuivre car l’abandon définitif de l’enfouissement n’est pas encore gagné. Pour sa part, le PG reste réservé et méfiant sur deux points. Réservé sur la proposition de la CPDP d'une phase additionnelle d'expérimentation de CiGéo « en conditions réelles ». Le PG considère que l'enfouissement a d'ores et déjà fait la preuve de son absurdité technologique et économique. Et méfiant envers l'ébauche gouvernementale de la loi sur la transition énergétique qui laisse aux parlementaires nucléocrates la possibilité d'entériner un enfouissement sur lequel le débat public rend pourtant un avis stipulant qu'il est urgent de ne pas se presser d'enfouir.
Comme organisation politique écologiste et disponible pour gouverner le pays, le PG affirme que la loi de 2006 sur la gestion des déchets radioactifs doit radicalement changer. Et préconise une loi de transition énergétique où, entre autres aspects, la sortie de l'industrie électronucléaire stoppera la production des déchets radioactifs et où l'entreposage en surface déjà existant, étendu autant que possible aux sites de production des déchets (centrales nucléaires), sera l'option prioritaire de gestion des déchets existants.
Thomas BAYET & Daniel MONNIER