Communiqué des groupes d'action Haute-Marne de la France insoumise
Nous aussi nous sommes des usagers de la SNCF. Nous aussi nous avons de quoi être contrariés quand nous sommes empêchés de prendre le train. Et pourtant, nous, militant.e.s de la France insoumise en Haute-Marne, nous soutenons pleinement la grève des cheminots, et nous appelons la population à la soutenir. Tout simplement parce que les cheminots se battent avant tout pour le service public dont nous avons besoin.
Que la ligne 4 fonctionne si mal entre la Haute-Marne et Paris n'est pas dû au statut des cheminots. Ni leur rémunération, ni la possibilité de prendre le train gratuitement pour eux-mêmes et leur famille proche, ni leur régime de retraite ne surchargent le budget de la SNCF au point qu'elle ne puisse plus assurer la maintenance de son matériel. Au contraire, comme dans les EHPAD, à l'hôpital ou à l'école nous voyons à la SNCF des agents de service public faire ce qu'ils peuvent avec les moyens qu'on leur laisse. Et ces moyens sont de l'entière responsabilité de la direction de la SNCF et de l'actionnaire unique qu'est l’État. Les sept morts et neuf blessés graves de l'accident ferroviaire de Bretigny-sur-Orge le 12 juillet 2013 n'est pas une conséquence du statut des cheminots. Il est la conséquence du désinvestissement de l’État dans la maintenance du réseau ferré secondaire en même temps que l'investissement exagéré de la SNCF dans le TGV.
Nous appelons nos concitoyens à se poser les bonnes questions : entre Langres, Chaumont et Saint-Dizier d'une part, entre ces trois villes haut-marnaises et Paris d'autre part, voulons-nous des trains réguliers sur un réseau ferré fiable, ou des bus à la merci du trafic routier ? Pour transporter des passagers et des marchandises à l'échelle d'un territoire comme la France, voulons-nous plus d'avions et de véhicules routiers qui rejettent massivement des gaz à effet de serre, ou plus de trains pour contribuer à inverser le réchauffement climatique ?
Notre réponse est claire : seul un service public, d’État ou de collectivité territoriale, hors de toute concurrence commerciale, peut assurer un transport ferroviaire égalitaire, fiable et écologique. Voilà pourquoi nous appelons la population à soutenir les cheminots dans leur volonté de sauvegarder ce service public face aux attaques du gouvernement qui applique les consignes de l'Europe des financiers.
Les cheminots ne sont pas des « privilégiés » parce qu'ils partent majoritairement en retraite à 58 ans. Ce sont les autres salariés qui ont tort d'accepter que l'âge de la retraite soit repoussé au-delà de 40 ans de cotisations, et qui doivent se battre pour que 40 ans redevienne la durée maximale d'une carrière professionnelle ouvrant droit à retraite à taux plein.
Le 2 avril 2018